vendredi 30 mars 2007

Quelques photos de A(Bis)



l'etre danse


J'ai un studio pour bosser tous les jours que Dieu fait (excepté les samedi/dimanche) de 9h à 17h. Ça devrait être suffisant pour fabriquer le spectacle « règles de jeu » qui sera créé le 20 avril prochain. Où ça ? Je ne sais pas !
En attendant, qu'est ce que c'est bon de se retrouver seul dans un espace et de retrouver les sensations de mouvement, de poids, de faire sortir l'énergie, apprendre à la maîtriser, trouver en soi de nouvelles circulations, de nouveaux appuis, des sensations qui s'affinent tout comme se libère la façon de s'articuler. J'aime ce que je fais, je veux dire mon métier, qui n'est pas d’être danseur (qui serait comme la contraction de faiseur et de danse) mais d’ « être danse ». C’est un peu comme la différence entre un marin, le navigateur, « celui qui serait habile dans l’art de la navigation » et l’être marin, « qui appartient à la mer, vient de la mer, se produit ou vit dans la mer ».

dimanche 11 mars 2007

Réflexions de travail

Au delà des thématiques de travail qui en définitive, tournent toujours autour des mêmes sujets que sont la Vie, la Mort, l’Amour, le sens que l’on doit donner à ce que nous faisons pour sortir de la vacuité de nos existences ; ce qui me tient à cœur en ce moment c’est le lien qui peut exister entre la liberté du mouvement (et donc la souplesse des corps à travers l’intelligence et la disponibilité des jeux articulaires) et la liberté au sens des choix que nous pouvons entreprendre au milieu des contraintes qui encadrent notre existence. Là liberté de penser me semble intrinsèquement liée à la liberté de mouvement puisque l’un et l’autre n’existent pas séparément. Je trouve intéressant que cette question se pose aujourd’hui à l’échelle mondiale pour ce qui concerne les flux migratoires entre le Nord et le Sud et notamment à l’endroit du Détroit de Gibraltar ou à la frontière entre le Mexique et les USA. Là où beaucoup trouvent dans ces deux phénomènes des explications économiques où la simple fuite de la répression, j’y vois plutôt la nécessité pour les hommes d’exercer ce qu’il leur reste dans certains cas extrêmes : la liberté de mouvement. Cette dernière n’est pas sans être accompagnée d’un changement dans la façon de concevoir le monde et les hommes. Il y a aussi changement de vision. Probablement que c’est en raison de la confrontation avec les autres cultures. Mais aussi parce que celui qui bouge ne ressent pas la même chose que celui qui est immobile. C’est une question de point de vue et d’état de corps. Ne dit-on pas que lire dans le train développe autrement l’imaginaire que de lire allongé dans son lit. Celui qui peut tourner la tête en arrière et lever les yeux élargie son champ de vision. Celui qui peut de ses mains toucher la terre, ou déposer son ventre au sol se retourner sur lui-même et avec son dos labourer la terre puis se relever d’un bon et sauter dans les airs avec un cri de rage fait une expérience unique de son rapport au monde.
Je reste fasciné et ému lorsque, par le travail, le danseur parvient à mobiliser des zones du corps qui restaient jusque là « inertes », comme autant de territoires en friche ou inconnus. Je suis troublé quand je demande un geste conscient ou une qualité à danseur celui me rétorque par des mots la difficulté qu’il rencontre et bientôt les excuses qu’il trouve pour ne pas entrer dans la proposition que je lui fais. Je comprends alors que si je n’obtiens pas le résultat voulu (qui serait un mouvement libre de tout préjuger) c’est parce que dans la tête de l’interprète il y a quelque chose qui coince. Il est comme prisonnier d’une idée fixe qui l’empêche de voir que juste à côté de lui, et même en lui, il reste une zone inexplorée. Et qu’il suffit qu’il se laisse conduire par le mouvement pour découvrir un vaste horizon devant lui dont l’immensité le griserait probablement les heures encore qui suivraient la répétition. Il y a là un malentendu certain. Celui où le danseur au nom de sa liberté, réclame le droit de ne pas entrer dans cette « démarche ». Car s’il « est conduit » c’est qu’il ne le « fait » pas ce geste mais qu’il lui est « donné ». Or s’il ne le fait pas, si le geste se fait en lui comme à son insu, il croit que c’est au détriment de sa liberté et éprouve un sentiment violent de révolte. Alors qu’il me semble que la question de la liberté se joue non pas dans la capacité à s’approprier le résultat, ici le geste, mais le choix que je fais de servir ce geste. Ce qui importe c’est le sens qui en résulte et la place qui est laissé à celui qui regarde d’imagine qu’il veut.

mardi 20 février 2007

Bienvenue!


Bonjour,

Bienvenue sur mon tout nouveau Blog.
Je me présente pour tous ceux qui ne me connaissent pas.
Je m'appelle Sidi Graoui. Je suis danseur et chorégraphe en danse dite "Contemporaine" et cela depuis 12 ans.
Je viens de m'installer à Clermont-Ferrand où j'ai créer AIR FOOD COMPANY, une association qui selon ses statuts "a pour but essentiel de créer, de produire, de promouvoir et de diffuser des spectacles chorégraphiques auprès d’un large public, en y intégrant ou non toute autre forme d’expression artistique (théâtre, art plastique, image, son…) pouvant servir la création".
Je suis actuellement sur le projet "36 heures de danse à Aurillac". Cette opération organisée de concert par le Théâtre de la Ville d'Aurillac dirigé par Jean-Paul Poeche et par La Manufacture (centre de formation aux métiers de la danse) dirigé par Vandetta Mathéa aura lieu les 22 et 23 février prochains. Je participe donc à cette manifestation qui pour sa première édition, se veut un regroupement de tous les chorégraphes de la région Auvergne. Je propose une conférence dansée le jeudi 22 février sur le plateau du Théâtre de la Ville d'Aurillac de 21 heures à 22 heures. Le vendredi 23 février, j'animerai un stage de danse contemporaine. C'est le premier évènement publique auquel je participe en Auvergne en tant que chorégraphe. Il s'agit pour moi de rencontrer les danseurs et chorégraphes régionaux, les partenaires institutionnels et bien sûr le public d'Aurillac.
J'ai manqué un premier rendez-vous avec ce public le 18 mai 2006. En effet je devais ce soir-là présenter ma dernière création. A(Bis) (le titre de la pièce) est une relecture chorégraphique du scénario de Marguerite Duras "Hiroshima mon amour". Ce spectacle à été créé le 22 Mars 2006 au Théâtre de l'Institut Français de Meknès au Maroc dirigé à l'époque par Pierre Raynaud. Après une création difficile, l'équipe que j'avais réuni autour de ce projet à complètement volée en éclats. Il m'a donc fallut annuler toutes les représentations qui devaient avoir lieu à la suite. Nous n'avons donc pas joué à Aurillac.
J'espérai pourtant que cela ne serait que partie remise. Jeudi prochain, le public d'Aurillac ne verra pas non plus un spectacle "complet" c'est-à-dire une oeuvre finie, construite autour d'un thème défini, avec une distribution complète, des lumières, des costumes et la magie du spectacle en plus. J'ai une heure à passer avec le public pendant laquelle je lui proposerai des petites séquences dansées que j'interpréterai et que je commenterai en essayant de faire réagir les spectateurs sur ce qu'ils auront vu. Et puis j'ai bien envie aussi de mettre le public en situation sur des éléments chorégraphiques très simples et peut être de composer une petite chorégraphie avec eux. Je n'en dis pas plus. Je laisse planer le suspens. Je vous raconterai tous ça à mon retour...
D'ici là et comme disait Mary Wigman : "Portons haut le Flambeau"...

À bientôt.

Sidi Graoui